On ne peut aborder une matière aussi vaste et une technique aussi changeante sans faire des échanges avec l'extérieur.
Par l'effort des jeunes de l'industrie aéronautique intégrés parmi le personnel enseignant,une mise à jour indispensable de nos programmes se produisit.
Des visites et des stages pour le personnel et les élèves furent organisés, hélas contrariés par "les événements". Il y eut des visites systématiques à l'AIA de Maison Blanche (fonderie, réparation moteurs, instruments de bord.) et les spécialistes cellules avions firent des travaux pratiques sur place en venant démonter les avions qui nous étaient affectés et venaient "en vol".
Visites spécialisées pour les "motoristes" aux laboratoires Shell (huiles, carburants et moteurs) à Alger et pour d'autres un stage d'une semaine au CIEES / Colomb-Béchar pour les engins spéciaux, à Hassi Messaoud pour l'industrie pétrolière.
Visite du centre de contr�le régional de la navigation aérienne pour les radios. Nos projets visaient à organiser des visites à l'AIA à Casablanca et en métropole qui ne purent aboutir.
Les problèmes qui s'étaient posés à l' Aéronautique pour le personnel, touchèrent l'industrie civile algéroise et, avec Mr. MALATERRE, il nous a paru normal, utile et m�me nécessaire de faire profiter de grandes sociétés comme EGA (Electricité et Gaz d'Algérie) et NEYRPIC/Grenoble.AFN de nos moyens et de nos connaissances pour la formation de leur personnel, formation continue principalement. Nous en retirions des aides précieuses matérielles et financières.
Les élèves de l'éducation nationale APPAREO trouvèrent à l'E.N.P.A. moyens et personnel pour leur spécialisation aéronautique.
Des cours de navigation aérienne furent également institués pour le personnel du SGAC.
Si j'ai été accueilli très cordialement dans les centres d'apprentissage de la DTI, de l'industrie aéronautique et à l'école de Rochefort, je ne peux, de mémoire, citer les écoles ou établissements qui ont été re�us à Cap Matifou, mais on m'a rappelé dernièrement que les élèves de l'école préparatoire à l'école des Mécaniciens de Rochefort, située à Saintes, (Charente Maritimes) ont visité l'E.N.P.A. en avril 1955.
Pour intéresser les élèves à l'aéronautique nous avons fait le projet avec Mr. MALATERRE, de monter un aéro-club et nous avions commencé à aménager un terrain avec le concours du Génie de l'Air dans des terrains situés au nord-est de l'école.
Malheureusement, Air France s'y opposa car le terrain se situait sur l'axe de départ de ses avions vers la Métropole. C'est Cheragas qui fut choisi pour les aéro-clubs et notre idée na pu se concrétiser.
Tout le monde aura compris ce que j'entends par là. Je ne peux, ni ne veux en parler sans éveiller de douloureux souvenirs. Ce dont il sera question ce sera de l'incidence de ces "événements"' sur l'Histoire de l'E.N.P.A.
Encore une fois, je serai incomplet, peut-�tre inexact.
Tout d'abord, apparemment, il ne s'est rien passé.
Nos objectifs étant définis, le "quotidien" à régler: Internat, études, surveillance, formation professionnelle, recrutement, examens, essais& absorbaient les énergies de chacun; �a s'est dégradé lentement, mais tous avons "tenu le coup".
Notre souci constant:
Et vivre la nouvelle situation en 62, connaître la vaguement rassurante "exterritorialité", mais également, pour certains, le célibat et la préparation des mutations...
Comme le personnel, les élèves ont passé ces turbulences avec plus ou moins de bonheur.
Personne n'en est sorti indemne. L'E.N.P.A., grâce aux efforts de tous, est demeurée...encore un certain temps.